LOURDES ET LA MONTAGNE VERTE

Certains lieux que je visite me donnent une envie irrésistible d'écrire afin de partager mes impressions.

Lorsque j'ai visité Lourdes, j'ai eu cette envie mais très vite elle s'est estompée jusqu'à ce de nouveau on me parle de cette ville par le biais d'un documentaire télévisé.

Je ne l'ai pas visioner jusqu'au bout car  de nouveau le besoin de dire ce que j'avais ressenti en ces lieux...

Pour rejoindre le site où se trouve la grotte, j''ai fait mon petit chemin de croix. J'ai marché pendant une bonne petite heure dans la ville que je trouve tristounette et embourgeoisée avec tous ces hôtels et magasins de luxe.

Chose étrange je n'arrivais pas à trouver la bonne direction pour me rendre à l'endroit miraculeux. Lorsque j'ai entamé ma traversée du désert bibelotS sous une chaleur humaine sans pareil, j'ai su que j'étais sur la bonne voix.

Mais où est donc cette grotte ?

En face de moi, une église gigantesque élève ses murs grisâtres et étale son ventre dodu qui ressemble plus à une  machine à remonter le temps de Jules Verne qu'à une coupole. De grandes arcades comme les pattes d'une araignée géante écrasent la place où se presse la foule pour aller se recueillir devant ou dans la grotte.

Je suis le mouvement et me retrouve au début d'une queue dont je ne vois pas la fin.

Mais où est la grotte ?

Je suis donc la longue file en attente au cierge près à fondre et me retrouve enfin devant ce pourquoi je suis venue.

Stupeur ! Est-ce là la grotte de tous les miracles, cette petite excavation surmontée par ce monument religieux qui est l'église décrite plus haut et qui semble vouloir l'écraser.

Je regarde tout autour de moi les gens qui se serrent, resserrent et se bousculent. Je m'écarte et me dirige vers une autre queue où ici, les gens  allument un cierge et le tendent à un homme habillé en jardinier qui de suite souffle dessus et l'entrepose dans une brouette qui plus tard pleine ira ramener son contenu aux magasins et distributeurs pour que de nouveau le commerce profite.

Je n'ai pas envie de rester en ce lieu. Je ne ressens rien et suis déçue de toute cette mascarade religieuse et économique.

Je coupe par une allée qui mène aux quelques arbres qui ont survécu à la cimenterie. Un géant m'accueille contre son tronc. Il est si grand que je ne vois pas sa tête tout là- haut touchant le ciel. Ma joue contre lui, je me ressource de sa vigueur ancrée en terre.
Il me console et me raconte que la voie n'est plus en ces lieux.
Je suis prise alors d'un besoin de silence et de nature.
Je cours, je m'évade.

Quelques heures plus tard, j'emprunte le funiculaire qui m'emmène en haut de la plus haute montagne qui domine Lourdes.
Je ne savais pas qu'une surprise m'attendrait là-haut.

Lorsque je descends du train ascenseur, je me retrouve face à un paysage saisissant de beauté. Il n'est que tendres vallons qui s'égrènent en vert de jade ou d'émeraude. Ici et là paissent des troupeaux de moutons.
J'ouvre mes poumons au ciel bleu où glissent comme au ralenti des vautours aux ailes immenses.

Mes yeux se posent enfin sur une vallée douce qui forme une sorte de cratère enclavé entre deux autres vallées plus larges. C'est un volcan et contre lui sur la droite je devine fin comme une aiguille le clocher de la basilique qui surplombe la grotte.

Je décide d'aller passer la nuit au cœur de cette montagne car je sais que c'est là que mon miracle à moi sera.

Et il a eu lieu dans un de ses champs perdus de forêts où j'ai attendu que la nuit tombe doucement car voyez-vous si les miracles sont de moins en moins fréquents à Lourdes c'est parce que nous ne savons plus comme dirait quelqu'un de juste, secouer nos vies. Tant que nous chercherons toujours à tout avoir sous la main et cela même à en défigurer les plus belles choses, nous serons  contraints de garder au fond de notre cœur notre tristesse d'homme.