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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 19:57



Un cyprès au cimetière des fous



http://aufonddubois.midiblogs.com/media/01/00/918731975.2.jpg




Je comprends mieux pourquoi je n'aime pas ces arbres qui m'apparaissent comme des corps noirs et dramatiques, sans mouvements aucun. Ils sont comme des pinceaux sans couleurs attendant tristement la palette d'un printemps qui ne vient pas.
Laurence


Le cimetière des fous (Akela, le clan des loups)

"Je dois dire que la première fois que je l’ai vu, je n’y avais pas prêté attention, je croyais qu’il s’agissait de celui du village, ce n’est que plus tard que je fus intrigué par le fait que toutes les tombes étaient semblables, simples croix de bois sur lesquelles ne figurait aucun nom, juste un nombre, un matricule. Il y avait quelques exceptions: généralement accolées au mur d’enceinte des croix portaient une plaque émaillée. C’était les sépultures des religieuses qui géraient le service des femmes.
Parias parmi les parias, les « fous » étaient rejetés du monde des humains jusque dans la mort, la honte qu’ils jetaient sur leur famille méritait cet indigne anonymat. Le sort de leurs dépouilles était comparable à celui des condamnés à mort qui reposent dans le carré des suppliciés des cimetières de nos préfectures. Maigre consolation pour les "fous", eux avaient quand même droit à une croix. Cette « cruauté » rendait le lieu encore plus beau par la simplicité des deux ou trois cents tombes alignées sous de grands cyprès. J’ai de suite été très mal à l’aise vis-à-vis de la présence des tombes des religieuses, je ne pouvais pas entendre le message que cela sous-tendait « Seigneur, nous avons fait vœux d’humilité, nous désirons reposer auprès des malheureux dont nous nous occupions ». J’y ai lu au contraire la manifestation du péché d’orgueil : « Seigneur voyez comme nous sommes humbles, nous nous sacrifions pour eux au delà de notre mort, nous méritons largement Seigneurs que vous nous ouvriez les portes du Paradis, nous l’avons bien mérité ». Vos tombes, Mesdames, auraient du être aussi anonymes que celles des patients pour je puisse croire à votre sincérité, car Dieu, s’il existe, n’a pas besoin de panneau indicateur émaillé pour trouver votre dernière demeure.
Par ces froides nuits d’hiver, lorsque nous nous arrêtions avec Jean-Claude, le long de la nécropole, nous regardions par-dessus de mur, dans le vain espoir d’y apercevoir un feu follet.
Il y a vingt ans, je suis retourné à saint ALBAN et je suis allé voir le cimetière, les cyprès avaient été abattu et il paraissait saccagé, abandonné, il avait perdu sa beauté « fantasmatique », il était devenu lugubrement sinistre. Quand est-il aujourd’hui ? Je ne sais, il ne me reste que le poème de Paul ELUARD, qui pendant la guerre trouva refuge au milieu des malades de l’hôpital pour échapper à la Gestapo."



« Le cimetière des fous »

Ce cimetière enfanté par la lune
Entre deux vagues de ciel noir
Ce cimetière archipel de mémoire
Vit de vents fous et d'esprit en ruine

Trois cents tombeaux réglés de terre nue
Pour trois cents morts masqués de terre
Des croix sans nom corps du mystère
La terre éteinte et l'homme disparu

Les inconnus sont sortis de prison
Coiffés d'absence et déchaussés

N'ayant plus rien à espérer
Les inconnus sont morts dans la prison
Leur cimetière est un lieu sans raison

Paul Eluard (Asile de Saint-Alban, 1943-La Lit la table, 1944)








http://img2.allposters.com/images/41/030_Sa113del.jpg

La jeune martyre (Paul Delaroche)


INTERNEXTERNE
 
 

Un kangourou a sauté par-dessus la montagne

Son corps git maintenant dans l'espace ciel, sanglant

 

Un mouton tout en boucle galope sur les vagues

Le loup s'est pris un vent

 

Des chameaux fatigués ont déposé leurs bosses sur

le sable

 

Deux belles limaces bien roses glissent un sourire

baveux à la bouche du bébé

 

Ma fille a encore laissé trainer ses pinceaux aux cimetières

en rangs serrés


Le soleil lui a piqué sa palette et peint les gouttes de pluie


La campagne en est à son deuxième cigare depuis l'aube


L'hiver a rajouté un  peu de chantilly à sa gelée

 

Et quand je n'ai pas mes yeux dans mes poches

Les fourmis jouent aux billes

 

 

Une fleur pousse sur mon front

Joli bouton de rose

 ....

-          Joli bouquet dit le psy

-          Je ne suis pas fleuriste moi monsieur dis-je, j'ai un grain et je me fais un tit café.


Gardez-moi ma place dans le cimetière des fous ! 
M'en fous

http://www.boudechou.com/photos/061029095521.jpghttp://www.fond-ecran-image.com/galerie-membre,champ,brume-matinale.jpghttp://image-photos.linternaute.com/image_photo/180/autres-deserts-algerie-1108520435-1213791.jpghttp://www.meteo.org/phenomen/rb.gif

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commentaires

J
<br /> Ca va vraiment dans tous les sens.<br /> Je sais plus où donné de ma tête. Où vas tu chercher toutes ses idées ?<br /> A bientôt<br /> <br /> <br />
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