Si j'ai toujours eu plus où moins conscience que le pouvoir des mots pouvait-être terrible, je ne savais pas qu'il était le plus grand de tous les pouvoirs que l'homme a défini en l'idée que l'on s'en fait.
Pour celui qui aura su déployé ce pouvoir dans l'ombre de l'humilité et de la discrétion, comme une rivière souterraine qui jaillit plus loin, plus tard, dans un lieu insoupçonné, au moment où on ne s'attend pas, celui-là même aura la main sur toutes les mémoires qui se sont transmises de génération en génération et la main sur l'âme de toute créature.
Il sera maître de toute parole et il se servira du souffle de chaque lettre pour poser, matérialiser, fixer sa nature dans la violence ou dans l'amour.
Dictateur ou poète, l'un avec son épée, l'autre avec sa plume, pour tuer ou caresser ses victimes qui à genoux, implorantes….
Oh ! Poète que je déteste t'aimer à ce point.