Le divin paradoxe de Yaris

Mémoire effacée
l'adieu des desespérés
longtemps aura parlé
La main sur la conscience
dans l'attente d'un lendemain

C'est bien fini, fini
que ce soit fini

cette contenance qu'il fallait
au monde qui implorait, sanglotait
Tombé à genoux maintenant
tout juste balbutiant

Sans cri de douleur
les yeux de la peur
sous le sceau de la confession
toutes ses morts d'humilation
chantent leur air sacerdotal
pour une bénédiction épiscopale

Elle était grosse la divinité
dans son éternelle chasteté
et l'homme de prier, de la pénétrer
Sans amour de dieu, dieu
Bon Dieu !

Toi et moi c'est la première fois,
Epouvantés à la seule pensée
que l'on puisse enfin s'aimer
seulement en concentré...

L'eau est la conscience claire qui nous révèle en sa fluidique langue, cette conscience sombre qui nous emprisonne dans notre quête de finitude.

Elle est se mouvement qui glisse les origines de notre âme en corps.

Elle dit :

Bois flotté de l'arche de Noé, chaque battement de ton cœur est une tempête au seuil de la mort.

Tu te penses perdu dans l'immensité en brève navigation vers une mer sans rives où tu rêves d'échouer ta terrestre humanité

Et dans mes bras, tous les débris de tes amours éparses que je berce

O' mon pauvre enfant de cendres et de laves

J'ai dans la tête de grandes marées

Des crabes et des araignées qui tricotent

Des anémones et des étoiles de mer qui se caressent

Des rochers et du sable fin qui s'enlacent

 

Parfois un trois mât qui balancent sur les vagues

..Là, je souffle fort pour gonfler ses voiles

Dans son sillage des dauphins et des sirènes qui s'aiment

Des perles et des coquillages partout

J'ai dans le corps des déserts de sable

Des cactus et des serpents qui piquent

Des dunes et des roses des sables qui parlent

Du sel et du vent qui jouent

Parfois une caravane passe

…Là je souffle fort pour gonfler ses voiles

Dans son sillage des mirages et des oasis qui s'aiment

Des palmiers et des rires d'enfants partout

Et dans mon cœur, un petit toi !

Arbres

Pinceaux édaphiques de nos âmes
Effleurent nos chemins des couleurs
Au ton du monde qui tourne rond

En gardiens des saisons

Chêne puissant et valeureux qui effeuille au coeur des forêts brunes
sa ramure d'or

Orme parure ciselé qui en géant du ciel conte aux nuages et bien plus tard aux étoiles

Peuplier qui chante aux vent un jour de printemps son ramage nouveau aux feuilles d'argent

Olivier, mon papi où je caline au creux de ton épaule, une sieste tranquille un dimanche en provence

Sapin qui sourit en hiver ses pommes de pins en bonhomme de neige Vive le vent.

Cerisier aux perles rouges charnues et sucrées dans ma bouche en collier éclatent

Poète de Gaïa,
je me sens si fragile à tes pieds
Mes bras autour de toi

mon corps s'imprègne de l'écho de ton coeur
qui bat lentement blotti au secret de ton nymphée végétal

Ma tête en l'air vers la cime de tes cieux
baignée de soleil
Je souris

Dis,
Contre toi
Envers et contre tout
Je t'en prie
Garde moi !